Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Otarie club
11 mars 2012

Le petit prince

Ce qu'il y a de bien avec les classiques littéraires, c'est qu'ils ont été lus par une grande partie de la population et qu'une référence commune c'est toujours utile pour élever le niveau d'une conversation qui sinon plafonnerait aux dernières émissions de téléréalité en vogue. Ce qu'il y a de moins bien, c'est qu'ils sont considérés unanimement comme des œuvres et que, si on a le malheur d'en dire du mal, on est tout juste bon à manger du foin (et encore, c'est cher le foin). C'est ce qui m'a amené, sur les conseils de quelques amis (note personnelle : penser à changer d'amis), à lire Le Petit Prince de Antoine de Saint-Exupéry. Grossière erreur. J'ai attaqué la lecture pleine de ma candide innocence, persuadée de tenir dans les mains une merveille de bon sens et de clairvoyance vis-à-vis de notre société et je l'ai terminée convaincue qu'un tel chef-d'œuvre de moralisation ne méritait rien moins que les flammes purifiantes d'un bon feu. Ce qui fut dit fut fait, j'ai donc organisé un petit autodafé en comité restreint dans mon jardin. Mais, dans le but que cette lecture n'aie pas été vaine, je vous livre ma critique de ce que je considère comme une gigantesque arnaque.

prince1

Vous voilà avec le livre sur les genoux, prêt à attaquer la lecture. La couverture est un dessin de A. de S.Exupéry himself représentant le petit prince pointant tel un membre en érection vers le firmament stellaire depuis une planète ridiculement petite et couverte de fleurs et de volcans. Vous, lecteur averti, vous sentez déjà venir le truc improbable, mais moi qui n'ai pas votre sens inouï de l'observation je ne me méfiais pas (toujours flatter son lectorat. Marche aussi avec électorat hein, Marine ?). Le dessin est d'une qualité toute relative, aussi allez-vous directement voir à la quatrième de couverture s'il n'y a pas mieux. Vous tombez sur un passage du livre contenant le fameux « dessine-moi un mouton » et autres fadaises dont « j'ai sauté sur mes pieds comme si j'avais été frappé par la foudre ». N'ayant personnellement jamais eu le privilège d'être foudroyée, je ne peux juger de la véracité d'un telle affirmation mais j'aurai tendance à considérer que l'on serait plutôt étourdi en cas de choc frontal avec un éclair, mais ce n'est que mon avis et il n'engage que moi. Continuons je vous prie et lisons la description de la bête faite par la maison d'édition (Gallimard en ce qui nous concerne) : Le chef-d'œuvre universel de poésie, d'humanité et d'émotion … Oui oui oui, rien que ça. Tout est dit, à tel point qu'ils n'ont même pas cherché à argumenter ou même à fermer la phrase. Ce bouquin est une merveille troispointsdesuspension. Alors que vous avez encore les yeux humides des larmes de joie versées devant telle création divine vous vous attelez à la lecture tel un pèlerin attendant l'apparition de la Vierge.

Chapitre I

L'auteur nous fait part de la terrible déception qui mis un terme à sa carrière pourtant prometteuse de peintre. Quand il était petit, il essaya de dessiner un boa ayant mangé un éléphant suite à la lecture d'un livre sur la forêt vierge, rien que de très normal, me direz-vous, mais la moindre qualité de son dessin et le manque de détails fit dire aux adultes à qui il le montra qu'il s'agissait d'un chapeau. Expérience qui amena le jeune Antoine à penser que les adultes étaient aveugles et que les enfants devaient toujours tout leur expliquer. Expérience qui m'amène à penser que ses parents devaient ramer pour avoir la moindre parcelle d'autorité et que si Super-Nanny avait déjà existé, on n'en serait pas là. On peut dans tous les cas se réjouir que pareil traumatisme n'ai pas entaché la carrière de Boulet.

Chapitre II (parce que, franchement, le chap. I est plutôt chiant pour un chef-d'œuvre)

Notre bon Antoine est devenu pilote d'avion et s'est planté dans le désert Saharien comme une grosse tanche. C'est là qu'il va rencontrer le petit prince qui le réveillera tel le dernier des malotrus pour lui réclamer un dessin de mouton. Je rappelle qu'il s'agit de deux personnes qui ne se connaissent pas, dont l'une vient d'une autre planète et n'a, de ce fait, aucune idée de ce que peut être un mouton. Booon, allez, on ne se décourage pas, on continue. M. de St.Exupéry va donc lui dessiner un mouton (c'est pas comme s'il avait un avion à réparer et presque plus d'eau au milieu du désert, hein) mais ce cher petit prince va révéler une facette de sa personnalité pour le moins originale puisque c'est en fait un petit con. Le premier mouton est trop maigre, le deuxième trop gros, le troisième malade etc. Notre aviateur désaviaté, en désespoir de cause, va lui dessiner une boîte censée renfermer un ruminant laineux et lui dire de fermer sa gueule s'il-te-plait.

Chapitre III

Le petit con prince, désormais affublé de sa boîte à mouton et Antoine (on est intimes maintenant) vont entamer ce qu'on pourrai qualifier de dialogue de sourd entre deux autistes muets. Les réponses (quand il y en aura) aux questions posées seront sibyllines et incompréhensibles du commun des mortels. Exemple : « Droit devant soi, on ne peut pas aller bien loin ». Cette phrase, qui ne trouve son sens que dans la circonférence de la planète d'origine du petit prince, sera ensuite utilisée de nombreuses fois par nos contemporains en mal de pensées affligeantes originales. Merci Antoine. Ce chapitre n'est toutefois pas aussi inutile que je voudrai le faire paraître puisque notre aviateur préféré apprend que son interlocuteur vient d'une autre planète, mais c'est bien le seul renseignement qui puisse justifier ces trois pages.

Chapitre IV

Le pilote des airs, fort de cette nouvelle information, va deviner que le petit prince habite un astéroïde nommé B612. Grâce à quoi ? Personne ne le saura. C'est juste un (grossier) raccourci pour permettre à l'auteur d'aborder le sujet des conventions vestimentaires puisque l'astronome qui l'avait découvert (l'astéroïde, pas le petit prince) était turc et n'avait pas été pris au sérieux par les autres scientifiques du fait de ses habits. C'est vrai que c'est con de passer à côté d'une telle découverte (un astéroïde, rendez-vous compte !), mais il aurait quand même pu se fendre d'un costard, ça lui aurait pas coûté grand chose. Rapiat de turc ! M. de St.E., grâce à sa logique toute personnelle, va ainsi en arriver à parler des grandes personnes qui ont systématiquement besoin de chiffres (ou d'un .9mm Magnum pointé sur la tempe) pour comprendre ce que l'on se tue à leur expliquer. On aura également droit à un petit paragraphe introspection dans lequel l'auteur relate sa difficulté à se remettre au dessin. Agatha Christie doit être verte de jalousie devant une telle maitrise du suspense, quelle virtuosité, vraiment !

Chapitre V

Trêve de digressions, le dialogue de sourd reprend entre nos deux acolytes qui n'ont visiblement que ça à faire. On aborde ainsi, par les chemins les plus tortueux qui soient, le problème du développement des baobabs sur l'astéroïde du petit prince. En effet, sa planète est farcie de graines de ces arbres et il doit régulièrement les déterrer s'il veut conserver son espace vital. Comment ces graines terrestres sont arrivées sur un astéroïde et comment se développent-elles sans atmosphère ? Aucune idée. L'auteur ne va pas non plus se faire chier à justifier ses propos, on s'en fout que ça tienne debout ou non. L'important c'est de faire passer le message qu'il faut régulièrement arracher les mauvaises herbes point final. Ah mais …

ptit prince

L'arrachage de mauvaises herbes, un mal nécessaire à la société.

Arrivée à ce stade de ma lecture, j'en étais à me poser de sérieuses questions sur mes capacités mentales puisque je n'avais pas encore vu le bout de la queue du commencement d'un chef-d'œuvre. Juste de bonnes grosses évidences racontées par un homme ayant de sérieuses affinités avec les autistes (et même pas atteints d'un syndrome d'Asperger). Bref, le doute s'emparait de mon âme et posait les fondations d'une future tentative de suicide qui, en toute modestie, aurait probablement réussi. M. de St. Exupéry, si vous avez l'ADSL là-haut, vous avez failli avoir ma mort sur la conscience.

Chapitre VI

Ce chapitre brille encore plus que les autres par son inutilité puisqu'il n'y est question que de couchers de soleil et du goût immodéré du petit prince pour ceux-ci quand il est déprimé. Vous conviendrez, j'en suis sûre, que le coucher de soleil est à la déprime ce que le sucre est au diabétique : un amplificateur. Quel dommage que le petit prince n'est pas inventé l'alcool de baobab et ne se soit pas murgé tranquille sur sa planète au lieu de venir nous les briser.

Chapitre VII

Enfin un peu d'action ! Nos deux héros vont se fritter, mais gentiment hein, parce que notre aviateur s'est enfin décidé à essayer de réparer son avion et enverra bouler le nabot qui l'abrutit de questions sur l'utilité des épines sur une fleur. Le nuisible se fâchera tout rouge parce que c'est sérieux les épines des fleurs et que si le mouton bouffe ses fleurs il finira en kebab. Merde. Antoine, prouvant qu'il a la force mentale d'une huitre, s'aplatira devant le petit prince en s'excusant de parler comme une grande personne. Qu'il est, je le rappelle. On mettra ça sur son désir de sauver la vie d'un mouton imaginaire contenu dans une boîte dessinée. Je ne sais pas ce qu'il a trouvé à fumer dans le désert, mais c'est de la bonne.

Chapitre VIII (il y en a 27, accrochez-vous)

On apprend ensuite que le petit prince a, sur sa planète d'origine, une fleur unique puisqu'elle parle, et qu'en plus c'est une garce. Elle exige de l'eau, l'envoi chercher un paravent, un globe, lui soutient qu'elle est de taille à lutter contre un tigre... Tout être normalement constitué aurait arraché cette engeance de sa terre fertile mais notre jeune aristo va être ému par tant de vanité (non, je n'invente pas, c'est dans le texte). Effectivement, après ce qu'on a vu jusqu'à maintenant, il fallait s'attendre à ce que le dialogue avec une fleur vole au ras des pâquerettes. Oui, j'ai honte, mais je le garde mon jeu de mot.

Chapitre IX

L'auteur relate l'adieu du petit prince à sa planète, à sa fleur, à ses volcans qu'il prit bien soin de ramoner avant de partir et à ses baobabs qu'il arracha. La fleur, adepte des adieux déchirants, va lui avouer qu'elle l'aime beaucoup et qu'il va lui manquer. C'est vraiment trop triste, on en pleurerai presque. Après avoir vérifié trois fois qu'il avait bien fermé le gaz notre jeune héros éteint la lumière et s'en va grâce à un vol d'oiseaux migrateurs. Dans l'espace. En s'attachant à eux avec des cordes. Encore une fois je n'invente rien, c'est dans le texte.

petit prince

Pour ceux qui douteraient de mes propos...

Chapitre X

Notre explorateur en herbe arrive, grâce à cette merveille du monde animal qu'est la migration interplanétaire, sur un astéroïde dont l'unique habitant est un roi, lui-même « habité » comme nous le constaterons au fil de ces lignes. En effet, il estime avoir tous pouvoirs sur son environnement immédiat du moment qu'il n'exige que ce qui est possible. Je me rends compte que ce n'est pas très clair, aussi en voilà un exemple plus parlant. Il ordonne au soleil de se coucher … à l'heure où il se couche. Il en déduit donc que sa suprême autorité est respectée. Le petit prince, faisant preuve d'une lucidité jusqu'ici insoupçonnée, décide de quitter ce royaume de fous et de s'en aller voguer vers l'infini et l'au delà. Aussi se réattèle-t-il à ses oiseaux (hum hum) et part-il en chasse d'une planète plus intéressante.

Chapitre XI

C'est ainsi qu'il arrive sur la planète d'un vaniteux qui lui réclame des applaudissements afin de pouvoir, enfin, saluer un public en délire avec son chapeau. Le message est assez clair ? Non ? Ok, alors, les vaniteux sont des gens bêtes qui courent après les louanges, même immérités et ça, c'est pas bien les enfants. Ben oui, quitte à infantiliser un récit, autant aller jusqu'au bout. Après cette courte pause pour vos méninges supposément en surchauffe, le voyage reprend pour le petit prince qui se dit que « les grandes personnes sont décidément très bizarres ». Oui, surtout l'auteur de ces lignes, dont on saluera la grande maîtrise des nuances et le tact nécessaire à une telle approche de la vanité. On peut donc résumer ce chapitre à : humilité = bien, vanité = pas bien.

Chapitre XII

Notre héros atterrit ensuite sur la planète d'un « buveur » mais à qui le terme « poche à gnôle » correspondrait mieux. Ce passage éclair permet à l'écrivain, encore moins inspiré sur ce chapitre là que sur les précédents, d'aborder l'un des problèmes récurrents des pochtrons, à savoir qu'ils boivent pour oublier qu'ils ont honte de boire. Le petit prince, complètement hermétique à la détresse de cet homme, s'en va vers de nouveaux horizons moins chargés en vapeurs d'alcool. Toutefois, le fait que M. de St. Exupéry ai tenu à nous faire partager cette pensée malgré le manque évident d'à propos avec le reste de son récit m'amène à penser qu'il a dû lui-même être victime de l'alcool en ses jeunes (et moins jeunes) années, ce qui expliquerait bien des choses, à commencer par les extraterrestres habitant des astéroïdes unipersonnels. Aah, magie du délirium tremens.

Chapitre XIII

Le nabot continue son voyage en sautant de planètes en planètes grâce à … on ne sait pas. Les oiseaux migrateurs ont disparu du récit. Probablement ont-ils fini leur voyage et passent-ils d'agréables vacances à Alpha Centauri, personne ne nous le dira et surtout pas l'auteur qui s'en tamponne que pas une ligne de son récit tienne debout. S'il écrit une fiction, c'est pas pour se faire chier à justifier quoique ce soit. Ah mais.

Nous voilà donc arrivés sur la planète d'un businessman que nous appellerons Calculator pour les besoins de cet article. Calculator est une grosse machine à calculer et il compte les étoiles environnantes. Notre jeune emmerdeur, voyant là une occasion immanquable de faire chier son monde, va abrutir le pauvre Calculator de questions jusqu'à ce que celui-ci lui explique que s'il compte les étoiles c'est pour les posséder. J'en connais qui, s'ils devaient compter leur argent pour le posséder, se retrouveraient à la rue du jour au lendemain. Suivez mon regard. Bref, trêve de plaisanteries, la leçon à retenir de tout ce joyeux bordel est que le petit prince est utile aux choses qu'il possède puisqu'il arrose sa fleur et ramone ses volcans mais que le businessman n'est pas utile aux étoiles. J'attends encore que Antoine nous explique en quoi il est utile à ses habits, à sa lampe de bureau voire même à l'humanité tant qu'on y est.

Chapitre XIV

Las, le merdeux que nous suivons, inépuisable, continue son voyage et arrive sur la planète d'un allumeur, c'est à dire un homme dont c'est le boulot d'allumer et d'éteindre les réverbères. Un métier relativement pourri, vous en conviendrez mais notre avis importe peu, il faudra s'y faire. Cet allumeur (raaah tous les mêmes !) se plaint de ses conditions de travail, travail qu'il s'auto-impose, rappelons-le, parce que le jour, sur sa planète, dure une minute. Le jeune prince lui apporte une solution des plus efficaces puisqu'il lui suffirait de marcher en permanence pour que le jour dure plus longtemps sur sa planète. Marcher, au lieu de rester statique, pour se reposer. Oui, et pour remplacer une bonne nuit de sommeil, rien ne vaut un long footing, c'est connu. Sinon, il aurait aussi pu lui proposer de péter la gueule à son inutile réverbère ou de l'accompagner sur une planète qui tourne moins vite (mais pas plus rond, rassurez-vous), mais non. Le pauvre homme continue donc son manège et notre héros s'en va vers la sixième planète (pfff).

Chapitre XV

Celle-ci est habitée par un géographe qui consigne dans un gros bouquin les données relevées par les explorateurs. Malheureusement d'explorateurs il n'y a point et notre géographe est vautré tel une grosse larve devant son livre désespérément vide. En essayant de fournir des informations au monsieur, notre héros va apprendre que sa sacro-sainte fleur est éphémère et appelée à mourir un jour. Cette révélation va le plonger dans le désarroi mais ne va, malheureusement pour nous, pas l'empêcher de poursuivre son voyage interstellaire en faisant route, sur les conseils du géographe, vers la Terre.

Chapitres XVI et XVII

On apprend ici que la Terre est une grande planète très peuplée, dont la population est répartie inégalement etc. Bref une bien belle histoire qui fleure bon les cours d'histoire-géographie du collège. Comme je me doute que vous abhorrez cette période maudite de votre vie, passons directement à l'atterrissage du petit prince dans le désert et à son dialogue avec un serpent (c'est un Fourchelang) qui lui apprend qu'en cas de mal du pays, il pourra être sa passerelle vers sa planète d'origine. Après les oiseaux migrateurs interstellaires, nous voici donc avec un serpent téléporteur. Non, je ne commente même plus, tiens, c'est à vous en dégoûter des bonnes choses ça.

Chapitres XVIII et XIX

Notre explorateur continue son périple et croise une fleur qui lui apprend qu'il y aurait 6 ou 7 hommes sur la Terre. Moralité : les fleurs font de très mauvais comptables. Sachez-le, ça pourra vous servir dans la vie (à peu près autant que les cours dispensés au collège, pour vous donner une idée). Son voyage se poursuit en haut d'une montagne où il attribue l'écho de ses paroles aux terriens qui ne feraient que répéter tout ce qu'il dit, alors qu'il devrait savoir que pour répéter le nombre de conneries qu'il arrive à sortir en une journée il faudrait vraiment avoir les capacités cérébrales du légume. Aah, non, attendez, je viens de recevoir ma troisième chaîne de la journée m'informant que Facebook va devenir payant. En fait, non, ce passage était le seul chapitre crédible de tout le livre, j'espère que vous en avez bien profité.

Chapitre XX

Le petit prince arrive dans un jardin fortement pourvu en roses et s'aperçoit qu'elles sont des copies conformes de SA fleur. Jusqu'ici persuadé qu'elle était unique, il va ressentir le besoin irrépressible de faire couler du liquide par ses conduits lacrymaux puisque, comme chacun sait, si une fleur n'est pas unique, elle perd toute sa valeur. Les possibilités d'assurer la pérennité de l'espèce par la reproduction, le bouturage, ou que sais-je encore, n'effleurent même pas notre cher prince qui se vautre dans l'herbe pour pleurer comme une gamine ayant appris l'inexistence du Père Noël.

Chapitre XXI

Ces pleurnicheries champêtres vont attirer l'attention d'un renard qui va chercher à se faire apprivoiser par le garçon à l'aide d'un laïus sur la beauté de l'amitié, le fait que l'audition de son pas sur le chemin serait pour lui source de bonheur, le blé mûr lui rappellerait la couleur de ses cheveux et autres fadaises à fortes capacités vomitives. Hop hop hop, attendez. Un animal sauvage depuis des millénaires qui chercherait à se faire apprivoiser par un être humain ? En dehors du fait que ça nous rappelle furieusement une fable de La Fontaine, vous trouvez ça crédible, vous ? Pas plus que le reste du bouquin, j'en conviens, mais on pourrait s'attendre à un sursaut de l'auteur, du genre « he oh, le livre est bientôt terminé, il faudrait peut-être que je commence à justifier son statut de chef-d'œuvre et que j'arrête avec les grossières généralités qui enfoncent les portes ouvertes ». Mais non, le niveau reste stable dans la médiocrité. Pour Antoine, hip hip hip …

Chapitres XXII et XXIII

Le petit prince va continuer son chemin après avoir apprivoisé le renard et l'avoir laissé tomber comme une flaque de vomi sur un trottoir un jour de féria (ça valait bien le coup, tiens) et va rencontrer un aiguilleur qui lui racontera les déboires des usagers du rail qui ne savent pas où ils vont ni pourquoi (mais pour une fois qu'un train est à l'heure, on va pas pinailler) et que seuls les enfants savent ce qu'il cherchent parce qu'ils ont le nez collé au carreau pendant le voyage, et qu'ils pourrissent les vitres, 'foirés de mômes. Ne me demandez pas le rapport entre regarder le paysage pendant le voyage et savoir où on va, je n'ai toujours pas compris. Il semble à l'évidence que je n'ai pas les capacités mentales suffisantes pour saisir toutes les subtilités de ce récit.

Notre bon prince poursuit son voyage à pied et arrive chez un marchand qui vend des pilules qui étanchent la soif pour une semaine. Quel dommage que ce soit une fiction. Imaginez des pilules au whisky qui nous permettraient d'être bourrés pendant une semaine … Cette possibilité n'effleure même pas le petit prince qui est à l'apéro ce que Chatroulette est à la communication.

Chapitre XXIV

Nous voici revenus avec nos deux acolytes qui commencent d'ailleurs à sérieusement souffrir de la soif, surtout Antoine puisque, à priori, son ami ne semble pas avoir besoin de boire. A une question de M. de Saint-Exupéry concernant cette sobriété, le petit prince répondra que l'eau peut aussi être bonne pour le cœur. L'auteur, lui-même, avouera ne pas avoir compris cette réponse. Comme quoi nous ne sommes pas les seuls à être largués, même l'écrivain ne comprend plus ce que veut dire son personnage. Autant vous dire que la suite va être folklo.

Ils vont donc partir à l'aveuglette dans le désert chercher un point d'eau, qu'ils trouveront bien entendu car ça arrange bien l'auteur que ses deux héros restent en vie jusqu'à la fin du bouquin. Déjà que, niveau personnages, on est pas très larges (deux personnages principaux et dix personnages secondaires, en comptant le renard et la fleur), s'ils se mettent à tomber comme des mouches on est dans la panade. (NDLA : la panade est une sorte de soupe pour ceux qui se poseraient la question. Wikipédia est votre ami).

Chapitre XXV

Deux pages seront nécessaires à notre auteur pour relater la joie de nos amis à boire de l'eau, le plaisir simple qu'il y a à trouver ce que l'on a longtemps cherché, le fait que les hommes ne savent pas où ils vont ni ce qu'ils cherchent etc. On notera la réplique très gnangnan du petit prince « Les yeux sont aveugles. Il faut chercher avec le cœur ». Mes amis, nous venons de franchir allègrement le point Kawaï que l'on pourrait définir comme : tout récit atteindra son apogée quand le cœur y sera défini comme un organe capable de vision et de réflexion et non comme une pompe à hémoglobine. Toujours est-il que notre jeune héros, entre deux conneries bien-pensantes, va arriver à placer que ça fait bientôt un an qu'il est sur Terre et qu'il pense à se barrer (insérez ici un chœur angélique).

Chapitre XXVI

On va ainsi avoir droit à des adieux déchirants entre nos deux amis qui se disent qu'ils s'aiment beaucoup, et que la vue des étoiles sur leur planètes respectives leur rappelleront les bons moments passés ensembles. Pour l'un, elles résonneront du rire cristallin d'un enfant innocent, pour l'autre elles représenteront l'eau tant attendue qui vint étancher la soif. Cinq pages de dialogue gentillet entre nos deux compères qui feraient pleurer des larmes de sang chez tout être normalement constitué. Pour ma part, je n'ai pas dérogé à la règle, j'écris cet article en direct de l'hôpital où j'ai été admise pour hémorragie oculaire et vomissements incontrôlés du fait de la forte teneur en gnangnan de ce passage. Un livre à ne pas mettre entre toutes les mains donc.

Peu après, le petit prince va expliquer à son ami dans un fabuleux assemblage de phrases sibyllines et de longs silences, que pour repartir il devra être mordu par le serpent téléporteur, et qu'il aura l'air mort mais en fait non (oooh) et que Antoine ne devra pas l'accompagner parce qu'il risque d'être triste de voir son ami mort mais pas trop (oui, parce que d'après le marmot, le corps est trop lourd pour être téléporté. On ne sait donc pas comment il va se réincarner une fois arrivé, à part ça le scénario est super bien ficelé, hein).

Antoine, étant aussi têtu qu'une chèvre, va quand même aller voir comment ça se passe la téléportation par reptile interposé et sera triste de voir le corps de son ami s'effondrer dans le sable chaud telle une grosse loque, mais qu'il vienne pas se plaindre, il était prévenu.

Chapitre XXVII

Nous retrouvons M. de Saint-Exupéry six ans plus tard. Il relate sa constatation de la disparition du corps du petit prince le lendemain matin, alors qu'il n'était pas censé être téléporté, et la conclusion qu'il en tire que le gamin est bien arrivé à bon port (mais avec un corps mort puisque farci au venin, ça promet des lendemains qui chantent sur l'astéroïde B 612). Son seul regret est d'avoir oublié une lanière de cuir sur la muselière qu'il avait dessiné pour que le mouton ne bouffe pas la fleur. Mouton qui est lui même enfermé dans une boîte gribouillée à la va-vite par un aviateur en mal d'avion. Et cela suffit à le rendre malheureux à l'idée que ce mouton imaginaire puisse manger une fleur sur un astéroïde inconnu. Mesdames et messieurs, je crois que nous avons le point final idéal de ce récit, avec tout ce qu'il a de plus absurde.

Nous voilà donc aux termes de ce voyage dans l'imaginaire survolté de ce monsieur. On retiendra plus particulièrement les planètes unipersonnelles, les vols d'oiseaux migrateurs interstellaires, les fleurs qui parlent, les serpents téléporteurs et bien sûr la vision de ses contemporains par M. de Saint-Exupéry qui considère que seuls les enfants, êtres parfaits s'il en est, sont à même de saisir toute la beauté et l'absurdité du monde qui les entoure, au contraire des adultes qui sont des abrutis de première car incapables de différencier un chapeau d'un boa ayant mangé un éléphant.

Un chef-d'œuvre universel de poésie, d'humanité et d'émotion ...

petit_prince

Alors ? Vous êtes plutôt chapeau ou boa ?

Publicité
Publicité
Commentaires
P
Dommage que vous ne soyez pas sensible à la réflexion philosophique habillée de simplicité de clarté et de douceur, mélange de poésie, de la nostalgie d'un paradis perdu et de l'espoir d'un paradis retrouvé. L'aurait fallu garder un coin d'âme d'enfant qui comprend le Monde avec une sensibilité et un jugement dénués des enfermements des grandes personnes...
A
La seule absurdité que j'ai lu ici, c'est cet article. J'imagine avec peine comment on peut être aussi premier degré et insensible à toute forme de poésie ou de réflexion philosophique. Un parfait exemple de "grande personne" au sens de St exupéry. Désolé, mais tu es completement passé à côté de l'essence du texte, qui parle de la vie, de la mort, de l'amour de manière simple et touchante, grâce à d'habiles paraboles, mais j'imagine que le sens du mot métaphore est bien loin de ta réalité tristement terre à terre.
C
lisezmaintenant : donner un sens à l'existence ou pourquoi le petit prince est un traité méthaphysique...et vous aurrez l'occasion de parachever votre article sur l'oeuvre du petit prince de Saint exupéry!
C
lisezmaintenant : donner un sens à l'existence ou pourquoi le petit prince est un traité méthaphysique...et vous aurrez l'occasion de parachever votre article sur l'oeuvre du petit prince de Saint exupéry!
Otarie club
Publicité
Archives
Publicité