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Otarie club
13 avril 2012

Faites des gosses, qu'y disait.

Notre société est régie par nombre de règles plus ou moins arbitraires que tout citoyen se doit d'appliquer pour s'intégrer convenablement et ne pas être mis au ban de la société tel le lépreux moyenâgeux. Parmi ces codes, l'un d'eux me touche de plus en plus, mon âge et ma fertilité avançant et me fais regretter le doux temps de l'adolescence où aucun souci ne pouvait être réglé par une bonne bouteille de Biactol.

bebe-trouble-digestif

L'état "par défaut" du bébé. Aaah oui, ça fait rêver.

Une femme DOIT aimer les enfants et en vouloir dans les plus brefs délais. J'en veux pour preuve une des anecdotes qui m'ait arrivée récemment et que je vais m'empresser de vous raconter car si vous êtes là c'est que vous n'avez rien de plus intéressant à faire (quelle tristesse). Bien, alors j'étais au milieu d'une tablée d'une vingtaine de personnes qui constituent ma famille proche. L'auteur du plan de table avait eu la clairvoyance de me placer au milieu des hommes de la famille car je ne ressent que très peu d'attrait pour les discussions chiffons/bébé/bijoux dont sont friandes les femmes de cette assemblée. Nous étions donc en train de discuter de motos quand une de mes tantes éloignée a cru bon de me couper la parole au milieu d'une phrase très inspirée, je vous prie de le croire, pour me proposer d'accompagner les jeunes femmes de la famille qui émigraient en meute vers les toilettes du restaurant pour aller changer le bébé. En plein repas. Comme si un être normalement constitué pouvait apprécier d'interrompre un dîner ma foi fort agréable pour aller regarder ce formidable produit de l'être humain que sont les déjections. La tentation de réduire son museau en confettis sanglants m'a traversé l'esprit, je ne vous le cache pas, mais la vérité c'est qu'elle a réellement cru que cela me ferait plaisir, que je voulais vraiment m'entrainer pour quand je deviendrais une femme accomplie (traduction : quand j'aurai donné naissance à un parasite dont la seule préoccupation sera de me saigner tout mon temps et mon argent) et qu'elle était probablement elle-même passée par là.

Alors, je vous en conjure, arrêtez de nous dire que tout est toujours tout rose au pays de la maternité, on sait que les enfants c'est génial et que chaque instant avec eux vaut tout l'or du monde, mais on sait aussi que ça vous bouffe tout votre temps, que ça vous rend gaga et que ça vous dirige tout droit vers une existence ennuyeuse au possible où vous trouverez normal de rigoler des blagues de Reichmann dans Attention à la Marche. Où vous devrez vous lever à 6 heures du matin pour amener le petit dernier à l'école parce que les bus sont en grève. Où vous devrez passer vos après midi aux urgences parce que ce petit con ne supporte pas le lait, le chocolat, les brocolis ou tout autre aliment que vous devrez définitivement bannir de son alimentation, et de la votre. Où vous serez réveillé en pleine nuit par les pleurs du psychotique en herbe qui a faim/soif/fait un cauchemar/décidé de pourrir votre nuit et les suivantes jusqu'à ses trois ans. Où vous devrez vous coltiner leur père ou leur mère parce que les enfants de divorcés sont moins bien dans leur peau que les autres d'après le dernier Psychologie. Où vous serez continuellement tiraillé par des questions existentielles telles que « Suis-je une bonne mère ? », « Puis-je l'enfermer dans la cave quand il fait un caprice ou les voisins risquent-ils d'alerter la DASS ? » ou encore « Combien de temps puis-je le conserver au frigo avant de devoir acheter un congélateur ? ». Autant de questions qui attendent le parent naïf qui aura cru aux mensonges racontés par toute cette frange de la population qui semble prendre très à cœur la démographie française et considérer que le taux de natalité du pays (12,9% en 2010. Youhou ! On a le plus fort taux d'Europe ! La fierté m'étreint) est de leur ressort. Ces personnes qui nous parlent sans discontinuer de leurs enfants qui font leurs nuits, qui sont sages comme des images, qui se conduisent bien et qui n'ont jamais fait aucun caprice. Non mais, sans déconner les gars, ils sont drogués vos mômes, avouez-le.

Alors, oui, j'ai beau me répéter que c'est pas grave, que chacun a le droit de penser ce qu'il veut et que les gens mentent tout le temps pour sauver les apparences, hé ben ça m'énerve que quiconque a le malheur de dire qu'il ne veut pas d'enfant, ça vire au scandale direct. Non, on n'a pas tous pour but dans la vie de se marier, d'acheter une maison et d'avoir des enfants, non on n'a pas envie de se créer des mini-clones qui auront une vie aussi pourrie que la notre, sinon plus et non, on ne pense pas que se reproduire soit une fin en soi, juste le début (de la fin). Alors, siouplait, comprenez qu'on ne veuillent pas donner naissance dans un monde qui se barre doucement en cacahouète, qu'on préfère passer notre temps sur Internet qu'au milieu des couches usagées et qu'on accepte de ne laisser aucune trace de notre passage sur Terre puisque, de toute façon, enfants ou pas, faut pas se leurrer, vous serez vite oubliés.

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